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Le décrochage scolaire: quand l’école fait souffrir
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Le décrochage scolaire: quand l’école fait souffrir

Chaque année, des ados quittent le secondaire au grand dam de leurs parents. Heureusement, ils sont nombreux à retourner sur les bancs d’école malgré les sacrifices que cela impose. Comment aider notre jeune à ne pas décrocher?

Par Kathleen Michaud / Photo: Shutterstock

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les causes du décrochage scolaire sont nombreuses. Si certaines dépendent de l’enfant, d’autres sont liées à la famille, à l’école ou même à l’environnement.

Qui décroche?
Les décrocheurs n’ont pas tous le même profil. En fait, on en compte quatre types:

  1. Les «discrets» (40% des décrocheurs) ont un profil d’étudiant semblable à celui des futurs diplômés: ils aiment l’école et ne présentent aucun problème de comportement. Toutefois, ils ont souvent des difficultés d’apprentissage depuis le primaire. Plusieurs viennent de milieux défavorisés.
  2. Les «inadaptés» (40% des décrocheurs) ont un profil négatif: échecs scolaires, milieu familial difficile, absentéisme, indifférence. Plusieurs consomment drogues et alcool.
  3. Les «désengagés» (10%) affichent des résultats scolaires dans la moyenne mais n’aiment pas du tout l’école.
  4. Les «sous-performants» (10%) n’aiment pas l’école et accumulent les échecs scolaires. Ils sont passifs et fréquentent l’école pour passer le temps.

«Si notre enfant exprime tôt qu’il n’aime pas l’école, il faut trouver pourquoi si on ne veut pas que la situation dégénère», explique Daniel Courtois, intervenant social à Pro-Jeune-Est Rimouski-Neigette.

Ça passe ou ça casse
C’est souvent en secondaire 3 que les jeunes décrochent. «Ils n’ont pas de vision de leur avenir, de ce que l’école va leur apporter, indique Eddy Mauris, intervenant pour le programme Drop-in à Perspectives Jeunesse. Mais déjà, dès le secondaire 1, on peut voir ceux qui sont plus susceptibles de décrocher.» Par exemple, ceux qui ont des lacunes en lecture ou un retard académique important.

L’intervenant constate aussi que nombre de décrocheurs sont des garçons qui viennent de familles où le père n’est pas présent. «Dans une telle situation, il est important d’offrir une figure masculine à laquelle notre fils peut s’identifier en l’inscrivant à une activité, un sport où l’adulte responsable est un homme. Car la majorité du personnel dans les écoles est féminin et une présence masculine est indispensable pour un adolescent.»

Les facteurs de réussite
Les jeunes qui étudient et font leurs devoirs ont plus de chances de réussir que ceux qui les négligent. Il est essentiel que le parent montre un intérêt constant envers la réussite de l’enfant. «Il faut parler avec lui. Prendre part à sa démarche scolaire. Lorsqu’il arrive à la maison, on consulte son agenda et on vérifie les travaux qu’il a à faire. On regarde ses notes d’examens…», ajoute M. Mauris. Si on constate des difficultés scolaires, il faut trouver des solutions rapidement. Un tuteur ou un orthopédagogue serait assurément bénéfique. L’enfant démotivé aurait avantage à évoluer dans une école plus petite qui offre un environnement sécuritaire, où il développera un sentiment d’appartenance.

Montrez votre intérêt pour ses études

  • Assistez à la remise des bulletins, aux réunions de parents;
  • Questionnez votre enfant sur ses cours de la journée, sur ce qu’il a appris;
  • Encouragez-le à faire ses devoirs, à préparer un examen en lui donnant congé d’une tâche ménagère;
  • Réduisez le bruit dans la maison lorsqu’il étudie.
  • «Et incitez l’enfant à lire très tôt, conseille M. Mauris. S’il a des lacunes en lecture de puis le primaire, il va décrocher, c’est sûr!» Trouvez quel genre de lecture lui plaît. «À la limite, ça peut être des paroles de chanson. Les jeunes qui lisent beaucoup décrochent moins.»

Avoir mal à l’école
Comme parent, on sait quoi dire ou faire quand notre enfant a mal aux dents, à la tête… Mais sommes-nous aussi doués quand il a mal à l’école? «Les parents ignorent souvent comment s’y prendre pour l’aider, et ils tendent à mettre de la pression sur lui.», reconnaît M. Courtois. Le problème, c’est qu’ils obtiennent le contraire de ce qu’ils souhaitent.

Plutôt que de chicaner ou de faire du chantage, le parent doit donner de l’attention a n que l’enfant sache qu’il doit persévérer: la persévérance est la voie de la réussite.

Reconnaître son travail
Persister exige un effort et ça, c’est souffrant! Et les enfants du primaire et du secondaire n’ont pas encore la maturité nécessaire pour
souffrir. Ils l’acquièrent à la fin de l’adolescence. Il faut donc les accompagner dans leurs efforts et reconnaître leur souffrance. Pas les prendre en pitié, mais plutôt les écouter sans juger, sans rationaliser: «Dis-moi ce que tu trouves difficile.»

Il est tout aussi essentiel de reconnaître leurs réussites, de mettre en évidence leurs habiletés, et non leurs échecs. «Quand on souligne ses compétences et qu’on accueille sa souffrance, l’enfant grandit sainement», affirme M. Courtois.

L’aider à raccrocher
Quand le jeune décroche, son estime de soi est souvent au troisième sous-sol. Comment l’aider à la retrouver? « En le mettant en projet, nous dit M. Courtois. On le met sur une voie de réussite pour qu’il se réalise.» Par exemple, un garçon habile avec le bois pourrait avoir du plaisir dans un atelier de menuiserie. En réussissant un projet, son estime de soi grandit. «Il y a des chances pour qu’il veuille retourner à l’école pour obtenir un diplôme, une formation professionnelle.»

Eddy Mauris adhère à cette idée et renchérit: «Pour aider son enfant à raccrocher, il faut établir un bon contact avec lui, lui faire vivre des choses positives, pour qu’il se fasse de nouveau confiance. Lui faire voir ses qualités, l’inscrire à une activité qu’il aime et par laquelle il se valorisera. Évitez les remontrances! L’ado en a suffisamment à l’école. Restez le plus possible positif!»

Merci à Eddy Mauris et Daniel Courtois, intervenants sociaux.



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  1. nadia 30 octobre 2018

    bonjour, y a t il un programme en guadeloupe pour un jeune de 13 ans qui commense a decrocher.
    Comme je vais en Guadeloupe 3 mois, j ai pensé l amener avec moi.
    je ne sais pas si c est une bonne idée ou pas et quel sont les ressources qui existe pour mon garcon Quebecois en Guadeloupe qui n a pas sa cytouennetéouenne .

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