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Comment gérer les tatouages, perçages et Cie chez les ados?
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Comment gérer les tatouages, perçages et Cie chez les ados?

Elle veut se faire percer le nombril, il rêve d’arborer un dragon sur la poitrine. Les tatouages et les perçages ne sont plus réservés qu’aux marginaux et aux motards… Les ados les convoitent de plus en plus. Comme parent, comment réagir et bien gérer cette question?

Par Geneviève Gourdeau / Photo: Shutterstock

Au-delà de l’effet de mode, se faire tatouer ou percer s’inscrit dans la mouvance identitaire propre à l’adolescence. Selon Céline Boisvert, psychologue clinicienne au CHU Ste-Justine, «depuis toujours, les ados cherchent à s’exprimer, à se distinguer et à marquer une rupture par rapport à leur enfance, et à leurs parents. Les tatouages et autres marques sont pour eux une signature personnelle et originale ou servent à immortaliser un passage de leur vie qui les a marqués».

J’accepte, à condition que…
Selon Céline Boisvert, voici des conditions à poser si vous consentez à ce que votre ado se fasse tatouer ou percer.
 

  • Qu’il ait atteint l’âge minimum de 16 ans et qu’il ait bien réfléchi à la question. «L’important, c’est que vous sachiez que votre ado a atteint une certaine maturité et qu’il est prêt à assumer les conséquences de son geste.»
  • Que vous ayez un droit de regard sur le type de perçage et de tatouage (le dessin et la grosseur).
  • Que vous ayez un mot à dire sur l’endroit du corps où il se fera tatouer ou percer.
  • Que vous puissiez l’accompagner et choisir avec lui un studio convenable.

«Bien entendu, une fois que votre ado a atteint 18 ans, il est libre de faire ce qu’il veut… et il le fera probablement de façon plus réfléchie à cet âge.»

5 conseils aux parents
Les recommandations de Céline Boisvert:
 

  1. Dialoguez calmement. Dites-lui que vous comprenez son désir de se distinguer, mais qu’il y a d’autres façons de le faire.
  2. Aidez-le à réfléchir. De façon terre à terre, exposez-lui des faits (par exemple, la douleur), les risques et insistez sur le fait que c’est pour toujours dans le cas d’un tatouage.
  3. Gagnez du temps. Refuser catégoriquement ne fonctionnera pas. Tentez plutôt de repousser le moment en négociant, selon vos valeurs et la maturité de votre enfant.
  4. Demandez un avis médical. Lors d’une visite de routine chez le médecin, demandez de l’information sur les risques d’infection pour que votre ado soit informé par un professionnel de la santé.
  5. Votre ado a 13 ans et moins? Rappelez-lui qu’il est trop jeune aux yeux de la loi, et que vous ne donnerez pas votre consentement pour l’instant.

Attention aux infections
Avec la popularité grandissante des tatouages et des perçages, spécialement auprès des jeunes, les petits commerces offrant ce type de services se sont multipliés. Il est donc important de choisir le bon endroit pour ces interventions qui peuvent causer la transmission d’infections virales, tels le VIH et les hépatites B ou C. Si vous accompagnez votre ado, assurez-vous que les aiguilles utilisées sont nouvelles et stérilisées pour chaque utilisation et qu’elles sont manipulées correctement par le personnel.

Que dit la loi?
Au Québec, aucune loi n’encadre la pratique du tatouage et du perçage corporel. Toutefois, pour être libre de recevoir des traitements médicaux ou esthétiques, l’âge du consentement légal est de 14 ans. Ainsi, la décision d’exécuter le tatouage ou le perçage revient au bon jugement du personnel de chaque studio. De nombreux endroits respectent cependant un code d’éthique et exigent le consentement des parents pour tatouer ou percer un mineur.

Quand faut-il s’inquiéter?
«À partir du moment où les tatouages ou les perçages se multiplient et prennent trop de place dans la vie du jeune, il faut intervenir. Ou si vous sentez que votre ado est fragile, et que les tatouages servent à exprimer une souffrance.» Céline Boisvert invite les parents à toujours demeurer attentifs, «spécialement à la thématique des tatouages: les allusions à la mort, sa glorification, etc. Les textes et les messages tatoués peuvent être lourds de sens.» Dès que vous sentez une dérive, parlez-en avec votre jeune et, si nécessaire, allez chercher de l’aide auprès d’un professionnel.

RESSOURCE
Dépliant à consulter sur le site du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (msss.gouv.qc.ca)
Tatouage et «piercing»… tout en se protégeant du SIDA, des hépatites B et C

Merci à Céline Boisvert, psychologue clinicienne au programme de psychiatrie, neurodéveloppement et génétique, CHU Ste-Justine, pour sa collaboration.
 



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