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Le stress de la rentrée scolaire
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Le stress de la rentrée scolaire

Comme n’importe quelle grande transition dans la vie, la rentrée scolaire constitue une source de stress pour les parents et les enfants. Pourquoi? Comment mieux vivre ce moment si important dans la vie de notre enfant?

Par Geneviève Gourdeau / Photo: Shutterstock

Nos enfants franchissent, sous nos yeux ébahis, différentes étapes vers une plus grande autonomie. Premiers pas, premiers mots… et ainsi de suite jusqu’à cet évènement charnière, si important: la rentrée à la maternelle. Puis, la première année, et un peu plus tard, le secondaire.

Certains enfants vivront ces moments naturellement, sans grande difficulté. Mais nombre d’entre eux ressentiront un stress plus ou moins élevé. «Des études récentes montrent que de 50 à 75% des enfants d’âge scolaire ont de sérieux problèmes de stress. Notre monde, en constante évolution, place les jeunes devant beaucoup plus de défis qu’autrefois», note Marie Bérubé, psychologue, dans son article Les enfants, le stress et la rentrée scolaire.

La rentrée en maternelle
Y a-t-il plus grand évènement que la rentrée à la maternelle dans la vie d’un jeune enfant? On passe de la maison ou du CPE à un bâtiment plus grand, avec un groupe élargi de 20 à 22 enfants. «Les interactions sociales sont plus nombreuses. Les exigences au niveau de l’autonomie et des apprentissages sont soudainement plus grandes. En maternelle, c’est apprendre la routine de l’école et la socialisation», explique Annie Rousseau, psychologue à la clinique du développement et à la clinique de la médecine de l’adolescence au CHUL.

Est-ce plus difficile si l’enfant n’a jamais été en CPE ou en milieu de garde? «Cela dépend des compétences de l’enfant. S’il a pu développer de bonnes compétences sociales, il va bien s’adapter. Cela dépend aussi du milieu: favorisé ou pas, grande ou petite école. C’est l’ampleur du changement qui est significative, ainsi que la capacité d’adaptation de l’enfant à ce changement», souligne Annie Rousseau.

Un bon moyen pour faciliter la rentrée à la maternelle est de profiter de l’été qui précède pour inscrire son enfant à un loisir de la municipalité (soccer, camp de jour, etc.). Il pourra ainsi connaître des enfants qui entreront à l’école avec lui. Voir des visages familiers le premier jour d’école désamorcera bien des craintes!

La première année: les devoirs et les leçons
Selon Annie Rousseau, l’adaptation de la maternelle à la première année est moins difficile, car elle tient essentiellement à l’ajout de devoirs et de leçons. Et dans ce domaine, tout est une question de routine. «Si, dans l’environnement familial, il y a des routines établies depuis longtemps (repas, bain, dodo, etc.), la routine des devoirs va s’intégrer naturellement. Ce sera une simple nouvelle routine à apprendre en début d’année. Si, en revanche, les parents sont moins bien organisés, il peut être plus difficile d’instaurer une routine de devoirs», note la psychologue.

Il est également important que l’enfant bénéficie d’une pause entre la fin de l’école et le moment des devoirs. Il faut qu’il ait du temps pour prendre une collation, jouer et relaxer. Quand l’enfant s’installe pour travailler, il doit pouvoir le faire dans un endroit calme, sans télévision.

Équilibre et accompagnement
«Le plus important, par rapport aux devoirs et aux leçons, c’est que l’enfant se sente accompagné. Ça ne signifie pas que le parent doit toujours être assis à côté de lui, mais il doit être présent. Ça ne l’empêche pas de commencer à préparer tranquillement le souper», explique Mme Rousseau.

Dans le cadre de sa supervision des apprentissages scolaires de son enfant, le parent ne devrait pas être trop exigeant, ni trop laxiste. Le stress des enfants vient beaucoup des attentes de leurs parents, qu’ils veulent combler. Des exigences trop grandes vont générer beaucoup de stress chez l’enfant. À l’opposé, une attitude trop décontractée fera croire à l’enfant que l’école, ce n’est pas si important. Ainsi, comme dans toute chose, l’équilibre est souhaitable. 

Du primaire au secondaire
Normalement, les jeunes de sixième année auront déjà visité l’école où ils sont admis en première année du secondaire. Mais si cela n’est pas déjà fait, une petite visite de familiarisation dans l’établissement ne fera pas de tort. «Lors de l’entrée au secondaire, les enfant se posent beaucoup de questions: «Est-ce que je vais me perdre? Est-ce que je vais arriver à temps au cours?». On leur demande de l’autonomie. C’est le sentiment de compétence qui est très important lors du passage vers le secondaire. Un enfant qui se trouve compétent, un parent qui trouve son enfant compétent, et un parent qui se trouve compétent lui-même, alors on a une équation gagnante. Mais on ne peut pas être parfait partout!», expose Annie Rousseau.

Il importe de bien préparer la rentrée, d’en faire un évènement positif. Ainsi, bien organisé, vous pourrez pleinement vivre ce moment avec votre enfant. Oui, c’est le coeur serré que vous le verrez monter dans le gros autobus jaune pour la première fois. Mais y a-t-il une plus belle et grande satisfaction que celle de voir notre enfant franchir une nouvelle étape vers l’autonomie?

Six trucs pour rester zen
Les mots d’ordre: planification et plaisir!
 

  • On ne rappellera jamais assez l’importance de la routine. Un quotidien bien organisé réduit le stress chez les enfants et les parents.
  • Au moins une semaine avant le jour J, on devance l’heure du dodo. Le matin, on met le cadran plus tôt et on prend le temps de déjeuner tranquillement.
  • La veille, on prépare tout le nécessaire: sac d’école, boîte à lunch, vêtements…
  • Il est possible de visiter une nouvelle école avant le début de l’année scolaire. Vers le 20 août, toutes les écoles sont ouvertes.
  • On fait de la rentrée un moment agréable. Les enfants aiment bien aller acheter leurs fournitures scolaires. On leur laisse faire des choix: après tout, c’est LEUR rentrée.
  • Votre enfant a fait le plein d’énergie pendant les vacances, mais ce n’est pas le temps de vider ses batteries. Limitez ses activités parascolaires et sportives, car il a besoin d’avoir du temps libre où il pourra simplement se reposer, lire, écouter son émission ou sa musique préférée.

Merci à Mme Marie Bérubé, psychologue, auteure et conférencière (oserchanger.com), et à Mme Annie Rousseau, psychologue à la clinique du développement et à la clinique de la médecine de l’adolescence au CHUL.



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