Accueil | Trucs | Psycho | Suicide chez les jeunes: ce qu’il faut savoir
Suicide chez les jeunes: ce qu’il faut savoir
/ 5

Suicide chez les jeunes: ce qu’il faut savoir

Par Annie Lavoie
Photo: Shutterstock

Au Québec, le suicide constitue la deuxième cause de décès chez les adolescents. Bien que le nombre de cas ait presque diminué de moitié en dix ans, il s’avère encore beaucoup trop élevé. Quelles sont les causes de ce mal-être et comment éviter le pire?

Quand on apprend qu’un adolescent a mis fin à ses jours, on ne peut qu’être consterné et se demander ce qui a bien pu le pousser à un tel geste. Comme l’explique Bruno Marchand, directeur général de l’Association québécoise de prévention du suicide, cet acte n’est pas attribuable à une seule cause, mais plutôt à la combinaison de plusieurs facteurs.

Comprendre le suicide
«Le suicide, c’est la rupture du lien entre soi et les autres», explique Bruno Marchand. Les personnes suicidaires se trouvent dans une impasse. «Elles se sentent prises, elles ont l’impression qu’elles ne valent plus rien, que personne ne peut les aider et que ça ne changera jamais. Elles ont une vision en tunnel», précise-t-il.

Les facteurs associés au suicide
 

  • Les facteurs prédisposants augmentent la vulnérabilité: isolement, manque de liens significatifs, abus, violence, problèmes de santé mentale, deuils non résolus, etc.
  • Les facteurs contribuants augmentent le risque: abus d’alcool ou de drogues, difficultés d’adaptation, instabilité familiale, manque de ressources, etc.
  • Les facteurs précipitants sont des déclencheurs: échec, humiliation, rejet, peine d’amour ou tout autre événement difficile vécu récemment.

Les signes d’alarme
«Ce qui est embêtant, c’est que la plupart des signes laissant présager une crise suicidaire peuvent être confondus avec ceux de l’adolescence», nous met en garde Bruno Marchand. Ce qu’il faut surveiller surtout, ce sont les changements soudains dans les habitudes de notre jeune. En voici quelques-uns:
 

  • isolement social;
  • changements importants dans le comportement;
  • désintérêt pour l’école et les autres activités habituellement pratiquées (sports, loisirs, travail, etc.);
  • perte d’appétit;
  • troubles du sommeil;
  • consommation abusive d’alcool ou de drogues;
  • fluctuation de l’humeur, agressivité, colère, irritabilité;
  • messages verbaux («je ne serai plus un poids», «je vais trouver la solution à mes problèmes», «je ne vous dérangerai plus», etc.);
  • tout signe en lien avec la dépression.

L’importance du réseau
M. Marchand insiste sur la nécessité d’un réseau chez l’adolescent. «Les gens de son entourage sont importants pour lui, car même s’ils ne peuvent lui apporter eux-mêmes des solutions, ils pourront le lier à d’autres personnes capables de lui apporter de l’aide, des perspectives positives ainsi que différents points de vue.» Si la relation parent-enfant s’est détériorée pour une raison ou pour une autre, le réseau d’amitié sera d’autant plus essentiel.

«L’ado qui pense au suicide ne veut pas mourir, il veut mettre fin à ses souffrances.»
– Bruno Marchand

Voir venir le coup
Le suicide peut-il se produire sans aucun signe? «Comme l’acte suicidaire est le résultat d’un processus, la plupart des gens qui s’enlèvent la vie laissent des signes», explique M. Marchand. Ce dernier indique toutefois que dans le groupe d’âge des 13-15 ans, il peut arriver que les jeunes en laissent très peu, car ils ont tendance à être impulsifs et peuvent passer à l’acte dans un délai très rapide.

Quoi faire si votre ado a des idées suicidaires?
«Dans le doute, NE PAS s’abstenir. Il faut poser la question.» Si la relation avec votre ado s’est altérée, guidez-le vers un oncle, un enseignant ou un professionnel à qui il pourra parler. «Il ne faut pas avoir honte de consulter. Si un jeune souhaite aller aux Olympiques, on le réfère à un entraîneur spécialisé. Alors pourquoi dans un cas de problème de santé mentale on se gênerait pour demander de l’aide?». Le processus suicidaire est TOUJOURS réversible. Il suffit parfois d’une main tendue, d’un geste ou d’une simple parole, même si la personne est très avancée dans son cheminement.»

Ressources …pour les parents
 

  • Mort, mais pas dans mon coeur, Josée Masson, Éditions Logiques
  • Le suicide: le comprendre pour le prévenir, Monique Séguin, Éditions au Carré
  • Les centres de prévention du suicide: 1-866-APPELLE

…pour les ados
 



Vous aimerez peut-être également

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'un *

En continuant à utiliser le site, vous acceptez notre politique de confidentialité et de cookies.

J'accepte